Dans le cadre de la Conférence des parties sur le changement climatique qui s’est tenue à Paris en 2015 (COP21), de nombreux projets artistiques ont été initiés : installations, spectacles, œuvres dans l’espace public… Quelques semaines avant l’ouverture de la COP, des attentats terroristes ont endeuillé Paris et fait peser un climat de plomb sur cette Conférence. Les manifestations citoyennes ont été annulées, le plan Vigipirate renforcé. Au Musée de l’Homme, un « marché parallèle » a néanmoins pu se tenir, réunissant 75 experts de différentes disciplines pour échanger avec le public au cours de conversations en tête-à-tête. Le Blackmarket for useful knowledge and non-knowledge créé par Hanna Hurtizg était invité pour la première fois en France pour envisager ce que signifie vivre dans l’Anthropocène.
Le terme d’Anthropocène qui émerge dans les années 90 et se fait omniprésent à partir de 2015 désigne une nouvelle ère géologique marquée par l’empreinte sur l’environnement des activités humaines. Derrière ce terme, qui prête à débats car « l’Homme » continue à imposer sa mesure à toute chose, beaucoup de questions : que signifie « vivre dans l’Anthropocène» ? Comment y arriver ? Et qui deviendrons-nous ? Le Blackmarket est à la fois un événement, une performance, un espace de débats, une scène sur laquelle s’essayer à décrire la situation, les relations et à questionner l’échelle humaine.
Parmi le concert d’évènements qui accompagnent la conférence mondiale sur le climat, il joue une partition légèrement différente. Il fonctionne comme un lieu d’observation et de production dans lequel 75 experts participent à des conversations en tête-à-tête avec le public. Des récits, des réflexions expérimentales et des exercices quotidiens sont proposés pour définir l’humain selon de nouvelles proportions. Les experts et le public créent ensemble un espace de savoirs, multidisciplinaire, multidimensionnel, propre à sonder et invoquer le « devenir terriens », propre à offrir une autre représentation de ce que pourrait être une écologie politique.
Conçu en 2005 par la metteur en scène Hannah Hurtzig (Mobile Academy Berlin), le Blackmarket for Useful Knowledge and Non-Knowledge a été montré une vingtaine de fois dans le monde sur des thématiques diverses, c’est la première création en France à l’invitation de la plateforme artistique Council et de la coopérative Cuesta.
Enquête et performance dans le cadre de la COP21 à Paris
Date
21 novembre 2015
Type de marché
Événement
Commanditaire
Council
Cuesta
Équipe
Concept : Hannah Hurtzig (Mobile Academy Berlin)
Co-commissaires : Alexander Klose and Nataša Petrešin-Bachelez
Production : Anne Becker (Bureau Plato/KP), ARTER
Partenaires : Muséum d’histoire naturelle, Région Ile de France, CNRS, ville de Paris, mécènes privés